L’histoire de la GR YARIS est géniale puisqu’aujourd’hui presque anachronique tant cette GR est simplement une voiture d’homologation de Rallye.
Pour revenir sur son histoire, il est nécessaire de faire un point sur le WRC (World Rallye Championship). Alors qu’avant 1997, avec d’abord le Groupe B, puis le Groupe A, des voitures d’homologation étaient nécessaires (au nombre d’au moins 200 exemplaires pour le Groupe B et 5000 pour le Groupe A) et devant comporter une longue liste d’éléments en commun avec le modèle de course, le règlement du WRC stipule simplement que le modèle de compétition doit être issu d’un véhicule de série produit à au moins 25.000 exemplaires. Finalement avec ce règlement, chaque voiture de grande série pourvue d’un turbo pouvait faire l’affaire. Seulement, le règlement dit aussi qu’on ne peut pas toucher aux portières.
Et Gazoo Racing (branche sportive de Toyota) souhaitant une WRC 3 portes, décide de produire la GR YARIS en mixant les règlements d’avant et d’après le WRC pour nous produire en 2020 une vraie voiture d’homologation digne de ses ancêtres du Groupe B et du Groupe A !
Même si l’histoire qui lie Toyota au Rallye est longue, on ne peut que saluer le geste de la part de la marque qui, connue pour ses modèles hybride, a sorti ici l’une des voitures sportives les plus abouties de ces dernières années, saluée par l’ensemble de la presse spécialisée mondiale.
Produite sur une ligne dédiée à Gazoo Racing (la même qui a servi à la Lexus LFA…) de l’usine de Motomachi, au Japon, la GR YARIS ne reprend de la Yaris de série que 3 éléments : Feux avant, feux arrière, rétroviseurs. Tout le reste est spécifiquement dédié à la GR qui dispose de son propre châssis, de sa propre carrosserie, de son propre moteur et de dimensions plus imposantes que la Yaris des villes. Cette auto est presque intimidante par ses ouvertures béantes sur le bouclier avant ou encore ses ailes élargies à la manière d’un liberty walk.
Mais…ce n’est pas que pour faire joli. La GR est une bête de rallye et st d’ailleurs homologuée en catégorie Rallye R5. Si la carrosserie a évolué, plus grand chose n’est en acier puisque le toit (plus bas et plus fuyant qu’une Yaris) est en carbone forgé et les ouvrants (portières, capot, coffre), en aluminium. La quête du gain de poids obsessionnelle des ingénieurs Gazoo Racing a abouti à une auto de seulement 1280kg, soit très léger pour une compacte à transmission intégrale.
Au lancement de la GR, deux finitions sont possibles : Premium et Track. Si la première se concentre sur le confort à bord, la seconde remplace les jantes d’origine par des BBS forgées en alu économisant 2kg par roue sur la balance (masses non suspendues), remplace le différentiel ouvert par deux Torsen (un à l’avant et un à l’arrière) à glissement limité et raidit l’ensemble via les amortisseurs, les ressorts et les barres anti-roulis.
Si les deux autos sont intéressantes, pour nous, c’est bien la Track qu’il faut avoir dans son garage.
Dotée de 3 modes d’ajustement de la transmission, en « normal » le bloc 3 cylindres Turbo de 261cv et 360Nm de couple envoie sa puissance selon une répartition 60/40. Passez en mode sport (le plus drôle) et c’est 70% de la puissance qui part à l’arrière pour…30% à l’avant. Enfin, si l’envie vous vient de passer aussi fort en courbe que lors d’une spéciale du Monte Carlo, alors le mode track assurera une répartition à 50/50.
Le 0 à 100km/h est expédié en 5.5s pour une Vmax limitée à 230Km/h mais qui n’a pas vraiment d’intérêt sur une voiture de rallye. Toute cette cavalerie sera stoppée par des trains démesurés, 356mm à l’avant et 297mm à l’arrière, pincés par des étriers fixes à 4 pistons.
Vous l’aurez compris, chez Le Passionist, on n’est pas vraiment objectifs devant cette auto tant elle a quelque chose à raconter, une histoire à la fois étonnante et preuve que lorsque les japonais se lâchent, ils ne le font pas à moitié. Une auto qui restera sans doute parmi les plus amusantes sportives à piloter dans la vraie vie.