PORSCHE 718 CAYMAN S PDK

Sorti en 2016, le 718 est la troisième et actuelle génération du Cayman. Elle prend la suite du fabuleux 981 en le réactualisant stylistiquement avec des lignes plus tendues et plus actuelles. Et…en remplaçant le 6 à plat par un innovant moteur 4 cylindres à plat turbocompressé.

Sacrilège ?

Pas vraiment. En fait, il suffit de prendre le Cayman pour ce pourquoi il a été créé. Ce 718 Cayman se veut plus facilement utilisable au quotidien avec un agrément rare. En effet, le bloc 4 cylindres de 2 litres consomme moins tout en étant gavé de couple avec un pic à 380Nm  grâce à son turbo, dans une plage de régimes accessibles, soit entre 2150 et 4500 tours/minute. L’injection directe et la suralimentation permettent à Porsche de sortir d’un modeste 2 litres plus de puissance que l’ancien 2.7 litres tout en ayant davantage de couple que l’ancien 3.4 litres du Cayman S.

Le contexte est posé. On a ici à faire à une voiture efficace et efficiente. Et puis, ce 4 cylindres n’est pas en ligne comme sur les PMA dont la dernière fût la 968, non, il est à plat et c’est un choix cohérent historiquement et économiquement puisque pistons, bielles, soupapes et poussoirs, pignons d’arbres à cames et de vilebrequin, chaînes, courroies et tendeurs, injecteurs et bobines sont autant de pièces communes au 4-cylindres turbo « type B4 » de la 718 et au 6-cylindres turbo « type B6 » de la 911.

Et le son alors ? Evidement, ce n’est pas un 6 cylindres. Ce n’est pas pour autant que le son est quelconque, il est roque et caverneux, surtout avec l’optionnel échappement sport. Si certains y ont vu une ressemblance avec le Boxer Subaru, chez Le Passionist, on préfère évoquer le doux chant du 4 cylindres qui équipait nombre de Porsche à l’origine de la marque dont l’iconique 356, rappelons le ici, la première Porsche commercialisée.

Porsche a fondé son histoire sur le 4 cylindres et ce n’est pas par hasard que ce Cayman, comme son jumeau cabriolet le Boxster, porte fièrement le nom 718 en hommage aux coupés et barquettes de compétition équipées d’un « quatre à plat » et initialement dérivé du blocs des 356. A l’origine, Ferry Porsche n’avait pas d’attrait particulier pour le 6 à plat, il s’agissait plus d’une contrainte technique imposée lors du remplacement de la 356 type C alors qu’aucune autre méthode n’existait à l’époque pour augmenter la puissance, sinon augmenter la cylindrée.

Vous l’aurez compris en nous lisant, on peut avoir des idées arrêtées, mais il ne faut pas condamner la lignée des 718 sans en avoir essayé. Le moteur de ce Cayman est plein comme un oeuf, coupleux à souhait et le son produit est flatteur. Le chassis reste proche de celui du 981 et profite de l’équilibre parfait propre à ce coupé au moteur central arrière. Le train avant est rivé au sol et la direction est à la fois souple dans les manoeuvres grâce au Servotronic Plus, consistante en conduite dynamique avec d’agréables remontées d’informations sans sautiller partout.

Souvent comparé à l’Alpine A110, en fait ce Cayman n’a pas la même vocation. Là où une A110 est une parfaite sportive, le Cayman est une parfaite voiture. Il sait être puissant, sportif et communicatif sans que sa conduite soit aussi engageante que celle d’une A110. Pour autant, il est quasiment impossible à mettre en défaut tant il est sécurisant et son confort s’apprécie au quotidien.

On a donc à faire à un coupé Porsche que l’on peut utiliser dans la vraie vie, avec des performances de premier ordre (0-100km/h en 4.9s), un agrément de conduite rare et une consommation de carburant raisonnable.

En version S, le bloc cube 2500cm3 et développe 350cv et 420Nm. Les performances s’en ressentent avec 0,5s gagnée sur l’exercice du 0-100km/h, soit 4,4s pour être précis.

Et puis, vous avez une Porsche. Et une belle Porsche.

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